Alors voilà, j’ai un problème de taille depuis que j’ai arrêté de fumer… enfin, un problème de paix intérieure plutôt, parce la taille ça va encore, çela ne fait que 5 jours…Je m’explique : j’ai toujours eu une personnalité “un peu floue” dirons certains, “lunatique de chez lunatique” dirons d’autres ; moi, je pense que les mots justes seraient “à multiples facettes”.
En vérité, je ne suis pas toute seule dans ma tête…
Je pense qu’on est même une bonne quinzaine.
Pour faire un très rapide tour d’horizon, je suis une pétasse intellectuelle libérée de toute considération matérielle, qui adore les beaux objets, vivre sainement et picoler toute la nuit, qui déteste les surprises mais adore qu’on la surprenne, qui possède une armoire remplie d’escarpins vertigineux mais ne porte que ses vieilles converse trouées, qui est d’une sensibilité abusive et d’une dureté redoutable (le tout fourni sans mode d’emploi)…
Il n’est pas rare de m’entendre prononcer de longues phrases où les personnalités se suivent et ne se ressemblent pas. « Putain, t’en as pas marre de t’épiler les guiboles toi? Les poils ca sert à quelque chose, après on va se plaindre qu’on se les gèle, oh mais merde il n’a qu’à s’habituer, il va quand même devoir arrêter de faire sa mijaurée un jour et… OOOOOOOOOOOh regaaaaaaaaaaaarde… du vernis à paillettes (clignement ému d’extension de cils (d’ailleurs je me demande si mes extensions de cils sentent le tabac. Du coup j’aurais l’œil qui pue?????)) ».
Bref, d’habitude pour éviter les problèmes, je laisse toutes mes habitantes s’exprimer librement.
On vit tranquilles, en paix, un exemple de communauté épanouie. Mais la décision d’arrêter de fumer, j’ai du la prendre à la majorité, pas à l’unanimité… Il n’y a pas le choix, je dois en brimer certaines.
Et là, sous mes yeux ébahis (mes yeux qui puent???? Tu suis toujours ???), le débat fait rage, la rébellion gronde… La cradasse attrape la proprette par les cheveux, la fataliste hurle qu’ « on doit quand même bien mourir de quelque chose bordel ! On va pas commencer à tout régenter comme les psychorigides », la psychorigide le prend vraiment pas bien, GI Jane met un high kick à Barbie, la grunge se fout largement de la tronche de la bio, ça discute, ça négocie, je m’entends plus penser, je souffre!!!!!
Je ne me sens plus vraiment moi même, plus entière, plus unifiée. J’ai comme un sentiment d’être un traitre… Et d’avoir été profondément trahie.
Pour l’instant, je ressens cette sensation d’Etats pas Unis, et c’est ce que je vis de plus difficile dans ma jolie démarche.
source photo :”united states of tara”. dexigner.com
“la décision d’arrêter de fumer, j’ai dû la prendre à la majorité, pas à l’unanimité…”… C’est tellement vrai !!!!
Ceci dit, lors de mon arrêt de juin-juillet, j’avais eu la même sensation. Mais quelle satisfaction intense le jour où j’ai réalisé que j’avais fini, après des moments pas très jolis, à me réunifier moi-même. J’ai appris à mes dépends, en reprenant la cigarette, que mon moi pervers n’était pas parti très loin. Mais au moins il était parti. Alors maintenant que je sais qu’il ne sera jamais très loin au début, je vais prendre garde.
Enfin, ça c’est pour les semaines à venir, parce que dans cette nouvelle jolie démarche, je n’en suis qu’à J3, alors mes divers moi sont tous là en même temps, c’est un peu le bordel…
Merci Val de m’avoir fait sourire le temps de ma lecture.
Avec plaisir Jul ; )
En fait bizarrement, une fois que tu constates les choses, elle disparaissent… C’est quand je comprenais pas bien ce qu’il se passait que cela m’a le plus perturbée.
Comme toujours, vaut mieux bien connaître son ennemi (càd moi et moi et moi aussi!)
Courage… tu te rapproches du jour ou on commence à cuisiner .Il est cool celui là ; ))))
Mdrrrrrrrrrrr, sympa cet article.
Je crois pas être plusieurs dans ma tête , j’ai décidé d’arrêter de fumer toute seule.
mais l’article ma bien fait rire.
c’est quoi ça le jour ou on commencer a cuisiner? 1 ans que j’ai arrêter et j’ai pas eue ce jour là moi lol
Salut tout le monde,
Un petit message pour vous dire que je reste avec vous… Je ne vous ai jamais quittées de toute façon, je ne cesse de vous lire, tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Ce n’est pas tant pour me cacher que je ne voulais plus écrire, ni par honte d’ailleurs, mais tout simplement parce que je trouve que je ne suis vraiment pas un exemple… plutôt un anti-exemple, pour tout dire !
Je ressens tout à fait le fait d’être plusieurs dans ma tête ; il y a celle qui a fermement décidé d’arrêter il y a déjà plusieurs mois, mais qui arrive difficilement à tenir tête à celle qui freine des quatre fers, et puis à celle voudrait bien continuer mais qui commence à lâcher, à abdiquer…
En fait, mon problème : je n’arrive pas à me dire : PLUS JAMAIS. Pour la cigarette comme pour d’autres choses d’ailleurs. Y aurait un truc psy là-dessous que ça ne m’étonnerait guère…
Aujourd’hui j’ai pris rendez-vous avec une tabacologue pour mardi prochain, une femme paraît-il extraordinaire conseillée par ma sœur depuis perpét ‘ ; elle l’a beaucoup aidée, c’était une grosse fumeuse et voilà bientôt deux ans qu’elle ne fume plus du tout. Merci Liz d’avoir créé ce blog… le nombre de personnes que ça a aidé ! que ça aide encore !! Et toi, quatre ans, quel pied ! quelle réussite !!
Merci à Jul, Fantou, Liz, Sandrine pour vos messages qui me sont allés droit au cœur. Je suis sensible de caractère mais alors en ce moment, c’est pire que ça je suis carrément à fleur de peau et le moindre petit mot gentil me faire venir direct les larmes aux yeux.
Bravo à toutes celles qui en sont à leur Jour + X. Je vous respecte et vous admire. Vous êtes les meilleures !!!
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Bonjour les filles,
J’ai beaucoup aimé vos textes et la vie de votre blog, je fais vivre aussi le mieux et j’aimerai pouvoir accueillir une de vos proses vous serez toujours les biens venues
Amicalement
Jean Pierre
Bonjour !!
Merci pour ton écrit c’est vraiment génial de comprendre que, d’une je ne suis pas la seule à avoir quinze personnes dans ma tête, et de deux on peut en rire !
Ton post date de longtemps je ne sais pas si tu es toujours connectée sur le blog.
Où en es-tu dans ta quête de l’unité ? bonnes ou mauvaises nouvelles, n’hésites pas à nous le dire on est là pour serrer les coudes.
Dans ma tête, celle qui veut qu’on arrête de fumer c’est la scientifique, qui pointe du doigt le simple fait d’avoir tout le temps ml au coeur, de ne plus réussir à monter un escalier, et de l’impossibilité de se contenter de dix clopes, que c’est une exponentielle de consommation (aujourd’hui dix, demain onze, jusqu’à… l’ettouffement volntaire et complètement stupide)
La rebelle, celle qui nous a fait commencer à fumer il y a plus de dix ans, est vraiment pas contente et se moque de nous : elle dit “arrête tes conneries, c’est pas ton genre de jouer à la bonne femme des années 50 qui ne fume pas, cuisine, fait du sport et prépare des cookies en tablier de cuisine à froufrous, des perles blanches au cou… Toi tu emmerdes tous ces hommes qui t’on dit durant ton adolescence que les femmes bien ne fument pas, tu les emmerdes, tu es une femme libérée et tu fumes… ouais ”
Il y a aussi l’intellectuelle, qui sait pertinemment que je suis beaucoup plus efficace dans les études en fumant : plus de capacité de concentration et de mémorisation, capacité à rester assise pendant 12 heures…
Enfin, il y a la précieuse, qui fait attention à son apparence et qui aimerait bien sentir bon et avoir un teint de pèche…
Je ne sais pas comment va finir cette histoire, puisque cela fait maintenant deux ans que j’arrête et je reprends tous les mois… Chaque arrêt étant une réelle souffrance (angoisse, panique, impatience, pétage de câble, hyperactivité) et chaque reprise idem (envie de vômir, fatigue extrême etc.)
En attendant, je lis ce blog et on se tient au courant 🙂