Je ne vais pas te dire en quoi c’est mieux d’arrêter de fumer et encore moins essayer de te convaincre d’arrêter pour ta santé, celle de ton chat ou de ton escargot domestique. Car je sais que cela est vain et que tu me prendrais pour une vieille chiante de plus. Et tu aurais raison. Quand on est jeune, on croit jamais qu’on va crever. Moi aussi ça me gonflait que l’on tente de me prendre par le bon bout de la raison pour me prouver que j’avais le teint gris, les dents jaunes et l’arrière de la culotte marron (sans rapport).
Mais si tu es déjà motivé pour stopper la clope, j’aimerais simplement te faire part que ce n’est pas si douloureux si l’on cesse de voir un quelconque avantage au tabac, qu’on est persuadé qu’il n’y a pas de mauvais moment pour dire non définitivement au goudron et que c’est tout à fait faisable.
J’ai eu une grosse prise de conscience il y a un an. Un électrochoc en voyant mon beau-père, atteint d’un cancer du poumon qui avait vieilli de vingt ans et avait perdu autant de kilos, C’est simple, il se tenait à trois mètres de moi et je ne l’ai pas reconnu.
Fumeuse depuis l’âge de treize ans, pour la première fois (j’avais fait des pauses dans ma carrière, notamment durant mes grossesses ou lors de difficultés financières, ceci dit jamais avec l’intention de faire une croix sur mon accoutumance) j’ai eu envie de dégommer ma cartouche de Royale Menthol au lieu de me tirer une balle dans le pied en croyant que la nicotine était une béquille. C’est un faux problème, comme si on disait à un alcoolo que ses carrés de vigne journaliers lui apportent de l’aide alors qu’ils l’enfoncent chaque jour davantage ; qu’il est préférable de boire plutôt que… Plutôt que quoi d’ailleurs ???
On apprend à faire autrement que de se jeter sur une substance néfaste. Bien sûr, les automatismes sont là et on est mis à l’épreuve lorsqu’une situation est particulièrement stressante mais on est tous potentiellement capables de tenir bon. Il ne s’agit pas d’après moi d’une question de volonté (notion hyper culpabilisante) ou de motivation (même si cette dernière est primordiale) ou encore de substituts mais de déconstruire avant tout les idées reçues. La cigarette, la pipe, le joint (rayer la ou les mentions inutiles) n’apportent strictement rien. Je me détends cent fois mieux sans, qu’en tirant nerveusement sur ma Royale. Je m’en rends compte désormais. Et j’ai une bien meilleure estime de moi qu’en étant dépendante.
Je pense que nous ne sommes peut-être pas égaux devant l’addiction et ne prends pas mon exemple pour une généralité. Personnellement, je n’ai jamais senti de phénomène de manque physique ; ce qui est peut-être un point crucial dans le sevrage.
Cependant, ça me tenait à cœur de témoigner afin que le décès en janvier dernier de mon beau-père, qui a extrêmement souffert, ne soit pas sans conséquences positives.
[…] et il m’a paru important de faire partager mon expérience (tu comprendras pourquoi à la fin du billet…). Toi aussi, tu peux le faire si ça t’intéresse. Tout le monde peut participer et […]
Ben tu vois, j’ai le même souci avec la bouffe, j’ai le sentiment que ça me calme alors qu’en fait c’est l’inverse.
Le souci avec la bouffe c’est que tu peux pas te sevrer complètement…
Mais c’est tout un mécanisme à désapprendre…
Merci pour la volonté, je pense aussi que ça n’a rien à voir. La motivation est primordiale par contre, je pense.
Merci LMJ pour ton témoignage, bien écrit, et vraiment sans culpabilisation. Je suis tout à fait d’accord avec toi, on n’est pas égaux devant l’addiction, certains devront se battre plus que d’autres, mais cela vaut vraiment le coup de tenter l’experience. Les personnes qui se considerent (comme moi à l’epoque) faibles du point de vue de la volonté peuvent vraiment se surprendre, et modifier l’image qu’elles ont d’elles-mêmes. Se battre rend plus fort. Plein de courage les filles, et encore merci LMJ !
bonjour
pour moi, le sevrage a été très très dur… et pourtant plein de passion et de fierté (un mélange détonnant s’il en est).
le 25 août, celà fait 2 ans. Que le ciel, les anges et les petits hommes verts me préservent de ne JAMAIS replonger!
Bon courage à toutes les addicts.
La sardine
Merci d’avoir mis le doigt sur ce qui peut sembler un détail : dire qu’arrêter est une question de volonté, c’est culpabiliser celui qui échoue.
Ça commence souvent par un électrochoc, tous différents pour un même combat.
Bon courage en tout cas!
Cha
Hello, je me sens pas tout à fait chez moi puisque je dois vous confesser que je suis un homme !!! Aie aie … Mais il n’empêche que j’aime beaucoup votre blog.
bonne continuation
Que de bonheur pour moi d’avoir trouver ce site. Et peut-être une béquille psychologique pour mon sevrage entamé depuis 2 jours seulement … Non Déjà 2 jours !! 2 fières journées ou j’ai resisté, tant bien que mal mais résisté !
Mon déclic à moi : la déclaration d’amour de mon compagnon et son (enfin !!) désir d’enfant.
M’intoxiquée jusque là j’assumais encore. Avec cette annonce, plus du tout ! Assainir son corps et se sentir bien pour accueillir un enfant c’est ça mon leitmotiv à moi.
Mais ça ne suffit pas toujours et l’idée de “reprendre après” commence à s’insinuer dans mon esprit … Pfff elle est vraiment vicieuse cette nicotine !
La découverte de ce site, la lecture de cet article et des autres me regonfle bien le moral : Je vais y arriver, je vais y arriver, je vais y arriver !!!
Merci à vous !!!!
Bonjour Coco,
oui c’est sûr tu vas y arriver avec un super chéri et un super motif tu ne peux pas échouer.
Moi j’en suis aujourd’hui à 51 jours d’arrêt et maintenant je ne sais plus ce que c’est que d’avoir envie de fumer, ça je n’aurais jamais cru que cela pourrrait m’arriver, pour être honnête je ressens parfois un vide surtout le soir mais du coup je m’invente des sorties ou des trucs intéressants à faire à la maison au lieu de croire comme avant que fumer était une activité.
Alors toi pense à ton corps qui de jour en jour profite de ta bonne résolution et qui accueillera bientôt un t’it bout, mets des sous de côté aussi avec tes économies tabac, Liz a raison c’est important : avec ttes tes économies il aura une super chambre le bébé.
Pour ce qui est de reprendre après une naissance c’est le piège où il ne faut pas tomber car si l’on a arrêté de fumer 8 ou 9 mois on n’est plus dépendant physiquement donc c’est l’aspect psychique qui joue (et c’est pas forcément si facile) donc il faut anticiper faire attention à la fatigue post naissance et se faire aider par des décontractants si nécessaire.
Mias tu n’en es pas là : pour le moment mets un pied devant l’autre, jour après jour et tiens ns au courant.
COURAGE QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI !
Je t’embrasse
C’est bien vrai çà, il n’y a pas de mauvais ou de bon moment pour arreter cette dépendance !
Le Bon jour c’est celui où l’on arrête de s’intoxiquer avec ce satané bout de papier nicotiné, qui empèste en plus.
Beau travail les filles sur ce blog.
Bonne continuation.
Fred.
Super témoignage 🙂 Et oui, je souligne comme d autres le fait que tu précises que ce n est pas qu’une question de volonté. Dur d’entendre ca dans diverses campagnes ou la bouche de ton medecin (surtout lorsque c’est ta troisième tentative) et qu’en gros tu te dis que bah ta volonté doit être équivalente a celle d’une moule dans une marinière de légumes.
J’entame aujourd’hui mon 5ème jour sans ces batons toxiques.
Mon déclic à moi, c’était la suite logique d’un revirement a 180° dans ma petite vie. Fin d’une relation tout aussi toxique d’une décennie, début d’une véritable relation ou le mot aimer signifie réellement quelque chose au quotidien, plus de boulot, changement de pays, reprise d études, … cette vilaine addiction faisait donc tache dans le tableau, j ai donc fumé ma dernière cigarette ce 1er octobre 2012.
Depuis ce n’est pas que ma ‘super volonté de wonderwoman qui me tient, j’ai décidé d’opter pour la méthode patch qui avait pas mal fonctionner lors de ma seconde tentative – faut juste que je ne les arrete pas trop tot cette fois ci et que j aille au bout de la cure^^. Je pense aussi que l important est de se convaincre que la cigarette c’est terminé A VIE et que non une petite comme ca en passant est tout sauf une bonne idée.
Personnellement lors de la tentative N°2 foirée, je m étais dit “tiens, je vois que j ai su arreter, je vais en fumer une petite et voila, jpeux arreter quand je veux donc pas de soucis” <- raisonnement plus qu'alambiquer je ne vous le fais pas dire… (on peut etre tres con parfois a 26 ans)
Donc voila, pour moi cette fois ci est la bonne! J ai tout le soutien necessaire aupres de mon nouvel amoureux et… un blog sympa a aller consulter pour entretenir la motivation 😉
Que les fées Niquitin soient avec moi!
Tres beau temoignage ….Mon declic ressemble a ca J ai perdu mon beau frere d un cancer du poumon il y a 40 jours Il avait l age de mon mari et avait un fils de l age du mien …. Le jour ou on nous a appele pour nous dire qu il le debranchait car il n y avait aucun espoir ,j ai dit a mon mari que je ne voulais pas finir comme cela. Mon beau frere est decede 20 jours plus tard dans d affreuses souffrances . Je ne veux pas qu il soit parti pour rien . …..