Et voilà c’est déjà la deuxième semaine sans cigarette : pour la première fois je n’ai ressenti aucune sensation de manque lors des premiers jours de sevrage, et n’en ressent quasiment pas à ce jour. Il faut dire que j’ai subi une intervention de chirurgie dentaire il y a deux semaines, consécutive à un accident de la voie publique, et que celle-ci ne s’est pas totalement bien passée. J’ai donc passé les 5 jours premiers jours en post-opératoire à souffrir le martyr, la mâchoire tuméfiée, crachotant du sang à longueur de journée. Une allergie importante aux anti-inflammatoires ne rendant pas la chose plus confortable, loin s’en faut : j’ai douillé. Beaucoup. Vraiment.
Du coup : pas envie de fumer.
Depuis cela va mieux : je ne ressemble plus à une femme battue, et n’ai presque plus mal, enfin pas tout le temps. Il me reste à patienter quelques mois avant de pouvoir recevoir l’implant maxillaire : donc quelques mois encore sans cigarette. Et puis après il faudra entre 6 et 9 mois encore sans cigarette pour permettre à la greffe de prendre. L’interdiction va être totale encore plus d’un an : autant vous dire que c’est un arrêt définitif. Il y a bien encore de rares fois où j’ai une remontée d’envie. Par exemple quand je suis colère et que l’envie de passer outre les convenances et formules de politesses se fait violement ressentir… Mais dans ces cas je sens le trou dans ma mâchoire, et cette sensation très désagréable suffit à m’ôter illico toute envie de cigarette.
Mais ne croyez pas que le sevrage a été sans impact sur moi ou sur mes proches : j’ai été insupportable, exécrable même. Evidemment, armée de toute la mauvaise foi possible, je me disais que ma mauvaise humeur était due à la douleur ressentie du fait de l’opération. Ce qui était vrai mais pas uniquement : il eut fallu admettre la part de responsabilité du manque de nicotine.
D’ailleurs, s’il l’on en croit mon binôme de vie – mais l’objectivité de son jugement est assez facilement contestable, je suis encore insupportable. Comme je suis une fille incroyablement exceptionnelle à la base et que le mot « chiante » ne fait pas partie de mes traits de caractère ( … hmm), j’ai admis (de force) que j’avais bien été épouvantable ces derniers jours et en ai conclu qu’il s’agissait du premier effet secondaire de l’arrêt de la clope. Ne nous attardons pas sur ce premier point, la discussion inutile au demeurant risquerait en plus d’être crispante. Hop ! Passons au deuxième effet secondaire observé ! Et en plus c’est un effet positif : le teint !
Et oui, 16 jours après avoir quitté la maudite enfumée, mon teint habituellement gris et terne, est aujourd’hui d’un joli rosé-abricoté du plus bel effet. Je suis la réincarnation d’Heidi les cheveux bouclés et l’accent suisse en moins. Avant je ne concevais pas de sortir de chez moi sans avoir préalablement masqué mon teint de cendrier derrière une épaisse couche de fond de teint épais et couvrant, coloris « belle des champs » ou « biscuit d’été » ou « rosée du printemps ». Je découvre donc la joie de pouvoir partir au bureau le matin sans m’astreindre à ce fastidieux travail de camouflage. Ma peau est doublement contente car elle a récupéré un niveau d’oxygénation au top avec l’absence de cigarette et de fumée d’une part, et de maquillage d’autre part : c’était un peu la « double peine » pour reprendre une thématique malheureusement fort tendance en ce moment dans notre beau pays.
Par contre, coté poumons la situation n’est encore aussi rose : je suis partie samedi en randonnée en pensant, pauvre ingénue que je suis, que les deux semaines d’arrêt allaient me permettre de gravir les 800 m de dénivelé la fleur au sac à dos et d’arriver là-haut tout là-haut fraiche et reposée comme dans un spot publicitaire pour déodorant. Que nenni. J’ai souffert, sué, pesté, me suis régulièrement étouffée, m’arrêtant presque à chaque pas le souffle coupé, les poumons douloureux et le cœur battant à rompre. C’est donc rougeaude, à bout de souffle, littéralement trempée de sueur que je suis arrivée au terme de la randonnée. D’ailleurs quand l’Homme – qui a arrêté il y a 3 ans et qui depuis pratique régulièrement la course à pied – m’a proposé tout frais et guilleret « de pousser plus loin pour aller voir la cascade là-bas-en-plus-tout-en-haut » j’ai prétexté une soudaine envie d’exprimer mon admiration pour ce paysage incroyable avec quelques touches d’aquarelle. Il est donc partit en direction de la cascade, sautillant comme un isard, seul. J’ai fait semblant de dessiner quelques traits sur mon calepin et me suis effondrée dans l’herbe dès qu’il n’était plus en contact visuel. Qui a passé l’heure suivante vautrée dans l’herbe à ahaner ? Je connais tous les mots possibles pour décrire cette sensation désagréable pour ne pas dire douloureuse : époumoner, essouffler, fatiguer, haleter, harasser, panteler, peiner, souffler … CREVER !!!
Je sais bien qu’il va falloir du temps à mes petits poumons maltraités pendant des années pour se débarrasser de l’affreuse couche de goudrons et saletés en tout genre, pour que les petites alvéoles s’ouvrent et permettent à nouveau une correct oxygénation, et que ce processus ne se fera pas en 15 jours, non non non. Cela va prendre des mois. Mais le processus est bien enclenché : j’ai commencé ce matin à évacuer les petiets glaires noires que connaissent bien ceux et celles qui ont entrepris un jour ce chemin. Charmant ! Néanmoins, tout cela ne me fait pas changer d’idée : ma mâchoire est toujours là pour me rappeler à l’ordre.
La prochaine fois je vous parlerais d’un autre effet secondaire de l’arrêt de la cigarette et qui mérite à lui seul un article : j’ai faim tout le temps !!
Bravo Marmottte ! Tu n’as pas vraiment eu le choix pour ton arrêt, mais au final, tu vas remporter une belle victoire.
Tu as du passer par des moments vraiment douloureux, j’espere pour toi que tout se remettra vite ! En attendant, c’est déjà bien de pouvoir noter toutes les améliorations sur le physique. C’est clair que le teint passe du gris au rosé assez rapidement ..On ne peut pas imaginer à quel point sans l’avoir vécu !
Pour les poumons, il va falloir s’accrocher, ou pratiquer du sport intensément, moi cela fait 11 mois que j’ai “raccroché”, et en rando comme en vélo, je peine…je peine….
Enfin, pour ce qui est de l’humeur massacrante, on peut là aussi y voir de bonnes chose: l’homme est toujours là pour toi…et ça, ça n’a pas de prix !
Comme ça a du être super dur! moi c’est ton accident qui m’a fait peur, t’es tombée en vélo??
moi je suis tombée en vélo hier mais je me suis pas fait mal! mais j’ai toujours peur d’avoir un accident! ca va faire onze mois que j’ai arrêté et pour ma part c’ets le sport qui m’a bien aidé. C’est l’entrainement qui fait que tu améliores ta condition physique et ton rythme cardiaque et respiratoire. Même les non fumeurs sont éssouflés s’ils ne font pas de sport, donc ca c’est pas très grave! Liz dit qu’elle peine encore car elle ne s’entraine pas assez ! c’est tout! (Liz t’as trouvé des cours de badminton pour la rentrée???)
J’attend ton article sur la faim ( moi ca va mieux que depuis 2 mois)
Merci Liz et Milos pour vos commentaires 🙂
Le combat se poursuit : aujourd’hui 23ème jour de liberté pour mes poumons !! Uhuhuhuhu ! Mon caractère est en train de repasser du stade caniche-agressif-croisé-loutre-enragée à la gentille marmottte souriante et douce que je suis (presque) toujours.
Pour le sport on va s’y remettre doucement : piscine et badminton (tous les dimanches !! il y a un club super à Toulouse), et surtout j’aimerais bien me remettre à la course à pied, mais bon pour l’instant la motiv n’est pas assez forte pour vaincre ma mollusquerie chronique.
Mylos > l’accident était très bête, comme c’est souvent le cas : j’étais en tongs, il pleuvait, j’ai glissé ur une plaque d’égout lisse et je suis allée m’incruster dans le pilône d’éclairage en face :-/ Ma taille, mon poids et ma vitesse de marche ont fait le reste … les miracles des équations de physique mécanique en somme !
Bises et merci encore de votre soutien 🙂
Woooooow la vache, rien que de lire le récit de l’accident, j’ai mal pour toi, courageuse Marmottte !Bon mais le sport, c’est une bonne idée, badminton poweeeeeeeerr à toi les fessiers d’acier ! Dommage qu’on habite si loin, on pourrait se faire des petits match, sans tabac, mais avec l’apéro post-sportif, le meilleur de tous…
En tout cas Mylos, tu as bien raison d’ouvrir ce débat, j’ai prévu ( oui, tu sais, ce mot qui dans ma bouche a toujours cette résonance bizarre…), prévu de m’inscrire le 3 septembre au bad, avec Dimouchka…
J’espere retrouver un peu de souffle et qu’avec l’entrainement je retrouverai mes poumons de jeune fille.
Sans transition Mylos, me dit pas que tu es tombée de Vélov ?? nan ??? si …?
Et sinon, c’est quand que tu nous fait le très attendu article sur la gym suédoise ? Promis, je ne raconterai pas mon expérience, les soleils, les marguerites tout ça….
🙂
Marmottte, on est à fond tes supporters,
et tiens nous au courant
Bravo marmottte ! Tous ces désagréments valent mille fois le bénéfice de l’arrêt :). On est de tout coeur avec toi.
J’ai arrêté de fumer le 22 décembre 2013, j’aimerais que mon cerveau soit à off, depuis quelques jours je souffre d’obsession, je fais quoi respiration, etirement.Je me bat contre un megot blanc qui draine mon energie.Je ne prend aucun substitut, j’ai besoin d’encouragement, je n’ai pas le temps de me rendre dans des centres d’abandon.Je ne veux plus recommencer mais j’ai peur de flancher.C’est effrayant cette drogue et ce manque de nicotine qui n’apporte rien de bon à l’organisme.